· la France exécuterait immédiatement des opérations aériennes dans l'espace allemand,
· vers le 3ème jour de la mobilisation française, l'armée exécuterait des actions à objectif limité

· dès que l'effort principal allemand s'accentuerait en Pologne la France déclencherait une action offensive avec le gros de ses forces à partir du 15ème jour.

Aucun de ces engagements ne fut tenu. En réalité le Général Gamelin avait depuis longtemps fait son choix …pour l'expectative.

L'offensive en Sarre, l'occasion manquée que l'on ne retrouvera plus
Le 6 septembre 1939 l'offensive française débute. Le 12 septembre la résistance polonaise s'effondrant, le commandement français stoppe son offensive. Sans combats sérieux nos troupes ont avancé en Sarre sur un front d'une vingtaine de kilomètres et sur une profondeur de huit, occupant une vingtaine de villages abandonnés par l'ennemi dans la forêt de la Warndt et la vallée de la Blies. Et l'on s'arrête avant de se heurter à la ligne Siegfried.
Le 23 septembre Varsovie tombe et le 30 Gamelin obtient du comité de guerre l'accord pour « résorber la verrue sarroise », c'est-à-dire qu'on recule sur les positions initiales sans y être forcé, sans pratiquement s'être battu. Les Allemands ayant maintenant rapatrié leurs troupes qui ont vaincu la Pologne, par une série de petites poussées locales à partir du 16 octobre , reprennent le terrain perdu, sans pour autant franchir la frontière.
L'armée française qui avait reçu l'ordre de repli était en droit de considérer avoir rempli sa mission puisque le Général Prételat félicitait ses trou

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pes. « La manœuvre de retraite s'est effectuée dans les conditions les plus heureuses et les exécutants ne méritent que des éloges ».
Les deux adversaires - on n'ose pas encore parler d'ennemis - comme s'ils s'étaient concerté, sont satisfaits. Mais on est en droit de se poser des questions dans le camp français concernant ce satisfecit. A l'issue de ces deux mois de combat pour la Pologne nos pertes sont faibles et Fabre Luce pourra écrire « nous avons salué la Pologne avec 400 morts de politesse ».
C'était une occasion perdue. En face d'elle l'armée française n'avait rien.!
La construction de la ligne Siegfried décidée en 1936, sur une idée du Général von Manstein et acceptée avec enthousiasme par le Führer, sur la frontière allant de la Suisse au Luxembourg, réputée imprenable n'était selon plusieurs généraux allemands que bluff. Si l'on en croit Von Manstein la construction était en 1939 loin de répondre aux exigences des militaires. Le Général Westphall qui sera dans les années 1942 et 1944 chef d'état major du Maréchal Rommel puis de Von Rundstedt est plus catégorique. Il la qualifie de villages de Potemkine et même de gigantesque bluff. Ce bluff, malheureusement, permit à Hitler de lancer en Pologne 42 des 52 divisions actives dont toutes les unités blindées et motorisées. Au procès de Nuremberg Keitel e Jodl confirmeront :
«  Si nous ne nous sommes pas effondrés en 1939 c'est parce que pendant la campagne de Pologne les quelques 100 divisions françaises et britanniques sont restées inactives en face de vingt-trois divisions de qualité médiocre. Le Führer n'arrivait pas à le comprendre ».
Autre témoignage, que nous cite Roger Berthe, celui du directeur du laboratoire de Ludwigsburg dans lequel il sera affecté en 1940 comme

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