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Ensuite
la Ligne Maginot n'était pas continue. On avait
prévu des troupes dans les « interstices » des
ouvrages, troupes dont les positions et les observatoires étaient
depuis des années bien connus du renseignement
allemand !
Enfin, cédant une fois de plus à l'esprit défensif,
on entassait d'excellentes troupes dans les ouvrages
pour protéger les hommes, oubliant que l'intérêt
d'une fortification est d'économiser des moyens afin
de disposer d'une masse de manœuvre pour se lancer à l'assaut
de l'ennemi.
L'esprit défensif
Le haut-commandement
français était à l'image du pays. Sans tirer les
leçons des derniers mois de guerre qui avaient vu
le triomphe du char et de l'aviation, affaibli par
les hécatombes qui avaient « écrémé » le
corps des officiers pendant la Grande Guerre,
comme ces jeunes saint-cyriens de 1914, généralisables
de 1939, mais aussi exécutant des choix politiques
d'une III° République, timorée, faible et hésitante,
le commandement français avait donc poussé à la
construction, entre 1931 et 1935, d'une ligne de
fortifications face à l'est. « Alors que nous
avons édifié une ligne de fortifications, pourquoi
irions-nous nous lancer en avant dans je ne sais
quelle aventure… » avait proclamé un ministre
de la guerre. Et la plus caractéristique représentation
de ce commandement et de son état d'esprit était
bien le Général Gamelin qui dirigeait de loin, dans
son donjon de Vincennes où il officiait avec
onction.
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