Les combats des uns et des autres
Les parcours déjà relatés de nos camarades qui ont participé aux opérations de la 2° Guerre mondiale nous ont entraînés, d'abord, dans les combats malheureux de 1940 d'une armée française trop souvent sans âme et résignée. Nous avons , à l'écoute des uns et des autres, compati à la souffrance de centaines de milliers des nôtres en route pour les stalags allemands, puis parqués plusieurs années derrière les barbelés.
Avec les Généraux Leclerc et Koenig, nous avons applaudi les premiers exploits des volontaires de la France libre sur la terre d'Afrique.

La mission confiée au Général Weygand, « proconsul » à Alger en 1941 en conclusion d'un travail sans gloire, mystifiant les commissions d'armistice ennemies, préparant avec la complicité des plus hautes autorités françaises le retour de nos armées dans la guerre, nous a donné du baume au cœur.

Nos camarades andrésiens n'ont pas oublié l'évasion miracle du Général Giraud d'une forteresse allemande. C'est lui qui, en 1942, après le débarquement  américain en Afrique du Nord, fut l'organisateur et le commandant de l'armée d'Afrique durant la campagne de Tunisie. C'est lui aussi qui prit l'initiative de la libération de la Corse. C'est encore lui qui obtint des Alliés la modernisation de nos unités et la participation du Corps expéditionnaire français en Italie. Sous les ordres de Juin, nos soldats d'Afrique firent la preuve de leurs qualités guerrières, faisant l'admiration des grands chefs américains et britanniques.
Ces témoignages sont en 1944 ceux venus de la 1° Armée française et de son chef, le Général de Lattre de Tassigny : libération de Toulon, Marseille, Lyon, Belfort et Colmar, franchissement du Rhin, conquête de Karlsruhe, Stuttgart (sans la permission des Américains), de la Forêt

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Noire, de Constance et large avancée en Autriche. Ce sont aussi les hommes de la 2° DB qui témoignent de la libération de Paris et de Strasbourg - serment de Koufra tenu - et qui ont fait flotter le drapeau tricolore sur le nid d'aigle du Führer.
Nous n'oublions pas dans les derniers temps de la guerre la libération des prisonniers français, notamment ceux qui le furent par les armées soviétiques.
Que d'aventures pour les uns et les autres et aussi que de gloire amplement méritée avec tous ces combattants, oeuvrant au grand jour.
Il serait injuste de ne pas évoquer la résistance de l'intérieur qui s'est créée parfois spontanément, à l'initiative d'hommes qui avaient besoin sur le sol français occupé par l'ennemi de faire quelque chose, de participer et hâter la libération du vieux pays. Cette Résistance de l'intérieur s'organisant autour de trois ou quatre grands mouvements, c'est aussi - et étrangement il en a été très peu parlé - celle de l'état major de l'armée d'armistice jusqu'en 1942, préparant clandestinement la revanche et poursuivant les relations anciennes  avec les services de renseignements alliés en coopération de fait avec ceux de la France libre.

Les combattants de l'ombre, a-t-on dit
Ceux qui s'impliquaient dans la recherche du renseignement et sa communication aux services alliés, ceux qui oeuvraient dans les réseaux d'évasion de prisonniers français ou des aviateurs anglo-saxons abattus, qui participaient au sabotage de l'effort de guerre allemand et de la propagande nazie, ne pouvaient espérer que « plaies, bosses et martyres » sous les coups du contre espionnage allemand (Abwehr) et de la Gestapo.
A partir de l'été 1943, dans les régions propices à leurs actions, les maquis, au fur et à mesure que leur parvenaient des armes et du matériel, défièrent la Wehrmacht et les forces de l'ordre françaises à leurs ordres (Milice et GMR).

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