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était convaincu qu'il pouvait sauver la France.
Cependant que ce soit en zone occupée ou en zone libre, certains, encore peu nombreux s'organisaient pour s'opposer à l'occupant, soit en organisant des réseaux, soit en renseignant Londres sur l'armée allemande d'occupation, soit en participant à des filières d'évasion de prisonniers de guerre ou de passage de la ligne de démarcation séparant les deux zones, soit enfin -depuis l'attaque allemande contre l'U.R.S.S. - en se lançant dans des actions terroristes ponctuelles contre l'occupant ou contre des collaborateurs notoires. L'heure des maquis n'était vraiment pas encore arrivée : il faudra attendre les réquisitions pour le service du travail obligatoire en Allemagne à partir de la deuxième moitié de l'année 1943.
Dans le Terrassonnais, le Docteur Daunois, Lorrain de naissance, démobilisé après l'armistice du 22 juin 1940, se fixe au Lardin commune proche de Terrasson ; il ouvre un cabinet  médical qui très rapidement prospère ; sa clientèle s'étend sur une large partie du Terrassonnais ; il aurait pu se satisfaire de cette situation !
Le docteur a ses raisons, il n'a aucune confiance dans l' Allemagne de Hitler ; ses grands parents, ses parents ont connu l'Alsace Lorraine d'avant 1918, ils savent à quoi s'en tenir. Daunois est convaincu que le maréchal a fait le mauvais choix pour la France, il ne peut accepter la défaite des armées françaises et récuse la validité de l'armistice signé à Rethondes, humiliation suprême !
Très tôt, deux faits le détermineront à entrer en dissidence.
Dès juillet 1940, l'Alsace et le département de la Moselle sont annexés de facto ; la politique de germanisation des populations alsaciennes et mosellanes est mise en œuvre, les juifs résidant dans ces deux provinces sont expulsés, de nombreux Alsaciens et Lorrains suspectés à tort ou à raison d'être ennemis de l'Allemagne subissent le même sort. Ceci est en totale contradiction avec les termes de la convention d'armistice «
 La France entière, même la zone occupée par l'Allemagne et l'Alsace Lorraine restent sous administration française jusqu'à la conclusion du traité de paix; à ce moment seulement la question des cessions de territoires serait tranchée. ». Bien sûr les protestations du gouvernement de Vichy seront passées sous silence dans la presse et à la radio. Aussi l'homme de la rue pouvait penser qu'il n'y avait aucune réaction de la part

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