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bataillon
doivent tout improviser ; ils font largement
appel au système D….
Tout ce qui se trouvait dans les dépôts allemands
de la région parisienne (conserves, literies, armement,
etc…) réputés « prise de guerre » est saisi ;
les engagés qui en ont la possibilité sont « invités » à prendre
leurs repas dans leurs familles.
Avec les moyens du bord, beaucoup d'initiatives et
d'imagination, les cadres font de leur mieux pour
instruire les élèves sous-officiers et les hommes
de troupe ; maniement d'armes, initiation à l'école
du soldat sans armes, ordre serré, conférences sur
le service en campagne (on manque cruellement de
manuels ) etc….Dans le Bois de Boulogne proche du
lycée caserne, sections et compagnies font l'exercice ;
par ailleurs, les engagés assurent des services :
garde de la caserne, garde des bâtiments publics
et en particulier de l'hôtel du Ministère de la guerre ;
ils sont corvéables à merci.
L'enthousiasme des premiers jours diminue au fil
du temps….. les vêtements militaires tardent à venir,
on ne s'est pas engagé pour balayer les bureaux des
ronds de cuir, déplacer les meubles d'un bureau à un
autre ; on n'a même pas d'arme individuelle……
On sent venir la grogne dans les dortoirs de Jeanson…..plus
grave, chez les cadres aussi le doute perce…..
Les préparatifs
d'une désertion en masse… pour se battre
Lors
d'une inspection faite par le « Colonel » Rol-Tanguy, à Janson
de Sailly , celui-ci, passant en revue le bataillon,
est stupéfait de la discipline et de l'état d'avancement
de l'instruction des jeunes recrues, comparé à ce
qu'il a l'habitude de constater par ailleurs.
Dès le débarquement en Provence, le Général de Lattre
de Tassigny a encouragé ce qu'il appelait « l'amalgame » dans
les troupes sous son commandement, c'est-à-dire prendre
soldats et cadres de toutes origines, ceux de 1939-40,
engagés, FFI, pour en faire des unités homogènes
capables de se battre. Le « Colonel » Rol-Tanguy,
ne voulant sans doute pas être en reste et qui a
de la continuité dans les idées, annonce aux responsables
du bataillon, que les formations F.F.I. de la région
parisienne seront dispersées dans les milices patriotiques
chargées de la police et de la répression ;
le propos transpire.
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La
grogne est cette fois dans l'état-major ; ç'en
est trop, il faut faire quelque chose… n'importe
quoi, mais pas ça ; on ne veut pas être intégré dans
une organisation soumise à un parti politique ;
la police et la répression ce n'est pas notre « truc » !
( un peu plus tard, le général De Gaulle dissoudra
les milices patriotiques ) sans commentaires…..
Les capitaines Fougerolles et Brassens reçoivent
alors la mission pour prendre contact avec la 1° Armée
francaise du Général de Lattre dont le poste de commandement
est alors à Dijon.
Il faut une voiture et de l'essence pour effectuer
un aller et retour Paris-Dijon ; on n'a ni l'un
ni l'autre ; un gars du bataillon réputé particulièrement
débrouillard, reçoit l'ordre de se procurer une voiture ;
la morale ne peut que réprouver les conditions dans
lesquelles l'automobile a été obtenue, mais qu'importe,
puisque le but à atteindre est noble ( pour ce qui
est du carburant, celui-ci est pompé dans les réservoirs
des voitures en stationnement dans les beaux quartiers
parisiens)
Le 20 septembre 1944, les deux capitaines et leur
chauffeur, emprunteur de la voiture, prennent la
route de Dijon.
Hugues
GUEZENNEC rapporte le dialogue au P.C. du Général
« Vous
demandez le Géneral de Lattre, messieurs ?
- Oui…euh …. Non….mais nous venons de Paris pour
une communication urgente
- Bien, le chef d'état-major va vous recevoir »
C'est une première étape !
«
Vous venez de Paris, porteurs d'une communication
urgente pour le général mes chers camarades ?
Bon, il vous recevra tout à l'heure. »
OUF ! les deux hommes se regardent en silence
«
le Général vous attend. »
D'un débit heurté, rapide, le souffle court, pendant
un quart d'heure, se relayant l'un l'autre, à tour
de rôle ils exposent le but de leur mission ;
le général n'a pas dit un mot, ne les a pas interrompu
une seule fois ; seul son regard d'acier s'est
posé alternativement sur les deux hommes, les
a fouillés jusqu'au fond d'eux même.
Le plaidoyer est terminé, le général s'est levé,
est venu vers eux, et , les prenant chacun par une épaule :
«
Vous êtes deux chics types, je vous prends avec moi,
une seule condition, vous serez présents mardi prochain
( nous sommes jeudi soir) |
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